Brève
présentation des deux films par Eric Blanchot,
auteur-réalisateur des deux volets de l'oeuvre.
Une production IO production,
Dominique Pailler,
Citizen Télévision 2006, avec la participation du
CNC. Durée 2X55
minutes donc 55 minutes pour le premier film.
Les Français sont-ils, comme le craignait
Jean Monnet, un peuple
inconcerté ? Quelle place la négociation
collective peut-elle prendre
dans notre système de relation sociale ? Comment,
sans en menacer les
acquis, adapter l’ordre public social bâti
après 1936 avec les
évolutions des trentes dernières
années ? Témoins des mutations en
cours, acteurs politiques, experts, syndicalistes salariés
et patronaux
mettent ici à plat les problèmes nés
de la nécessaire mise en
adéquation d’un système de
régulation aujourd’hui malmené avec les
contraintes liées à notre environnement
international. Une réflexion sur
la définition des acteurs et sur la place qui doit leur
revenir dans un
système à repenser.
Le premier des deux films porte davantage sur les rapports
entre les
partenaires sociaux et l’Etat et sur la disparition
progressive de la
concertation comme mode d’élaboration des
règles régissant les rapports
entre citoyens, notamment sur leurs lieux de travail. Le second film
dresse un état du système de
négociation collective en France, depuis
les négociations interprofessionnelles jusque sur le terrain
de
l’entreprise, voulue comme nouvelle scène du
dialogue social.
Ces deux films n’ont, à ce jour
été diffusés sur aucune
chaîne (une
première mouture de 90 mn a néanmoins
été diffusée sur Citizen TV). Ils
ont par contre été projetés en
séance plénière au Conseil Economique
et
Social, à l’ENA, à Science-Po Paris,
ont été l’objet de débats
dans des
cercles de RH, et ont été
visionnés par nombre d’acteurs de la
sphère
des « partenaires sociaux » et par de nombreux
journalistes sociaux.
J’ai bien conscience du fait que le dispositif choisi, un
ensemble d’entretiens menés avec des responsables
politiques, patronaux et syndicaux (auxquels s’ajoute une
simulation de négociation sur le travail dominical
tourné en
multi-caméras à l’ENA), peu sembler
« à contre-courant » de ce que
nombre de chaînes recherchent aujourd’hui. Mais,
enseignant la
négociation à l’ENA et à
l’ONU, et la pratiquant dans divers secteurs à
titre professionnel, je sais cette activité par
définition peu
accessible aux caméras (sauf à en biaiser le
déroulement). De plus, il
me semblait, important de donner la parole à des acteurs
privilégiés du
partenariat social à la française, tous
désireux de participer à une
démarche de mise à plat des vrais
problématiques qui sont aujourd’hui
celles du dialogue social. L’un des objets du film est de
briser
quelques illusions tenaces quant aux rôles des acteurs
sociaux et de
donner la parole à ceux qui reconnaissent le non-sens de
négociations
qui n’en sont plus et qui souhaitent la mise en place de
règles
permettant la nécessaire organisation de
véritables négociations.
Sur le fond, il m’aurait paru déplacé,
pour des raisons de forme, de
participer par la recherche d’un autre dispositif,
d’un propos tendant
à masquer l’état réel du
système bâti sur un ordre public social
sérieusement ébranlé par 26 ans de
détricotage. Je laisse le public
seul juge du résultat.
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